- IRAK - Actualité (1990-1996)
- IRAK - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique d’IrakPolitique intérieureLe 2 mars 1991, un soulèvement chiite débute à Bassorah et s’étend rapidement dans le sud-est de l’Irak. L’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak, mouvement d’opposition en exil présidé par l’hodjatoleslam Mohamed Bakr el-Hakim, annonce que plusieurs villes sont aux mains des insurgés. Le Parti démocratique du Kurdistan irakien (P.D.K.) de Massoud Barzani, mouvement d’opposition basé à Londres, déclare que les séparatistes kurdes sont entrés en rébellion, dès la fin du mois de février, dans le nord-ouest de l’Irak, dont ils contrôlent plusieurs villes.Le 6 mars, Ali Hassan al-Majid, dit le «boucher du Kurdistan», est nommé ministre de l’Intérieur. Le 16, le président Saddam Hussein annonce l’écrasement de l’insurrection chiite dans le Sud et menace du même sort les rebelles kurdes dans le Nord. Il promet des réformes démocratiques en Irak.Le 23 mars, Saadoun Hammadi, baasiste modéré, est nommé Premier ministre, poste jusqu’alors occupé par Saddam Hussein.Le 3 avril, Bagdad annonce la reconquête de Sulaymaniyah, dernière ville encore tenue par les peshmergas, les combattants kurdes irakiens.Le 12 septembre, lors du Xe congrès du parti Baas, Saddam Hussein exclut toute évolution du régime vers un plus grand libéralisme. Le 13, Mohamed Hamza el-Zoubeidi remplace Saadoun Hammadi.Du 20 au 25 septembre 1992, l’opposition au régime de Saddam Hussein se réunit à Erbil, dans le Kurdistan irakien. Les participants, qui appellent à l’instauration d’un État «démocratique, pluraliste et parlementaire», décident de se doter d’une direction collégiale.Le 5 septembre 1993, Ahmed Hussein devient Premier ministre.Le 29 mai 1994, Saddam Hussein limoge le Premier ministre et prend la tête du gouvernement.Le 24 novembre, l’Union patriotique du Kurdistan (U.P.K.) de Jalal Talabani et le P.D.K. de Massoud Barzani signent un accord qui vise à mettre fin aux hostilités entre formations kurdes irakiennes. Les combats reprennent 1 mois plus tard.Le 8 janvier 1995, un nouvel accord de cessez-le-feu entre les factions kurdes, conclu sous l’égide du Congrès national irakien, principale formation de l’opposition clandestine, n’est pas plus respecté que le précédent.Le 17 mai, des émeutes éclatent à Ramadi, à l’ouest de Bagdad, après la restitution à la tribu des Doulaïmi du corps supplicié d’un des siens, officier supérieur arrêté en novembre 1994 pour complicité de coup d’État. La répression des troubles fait une trentaine de morts. Le 14 juin, une mutinerie dans une garnison d’Abou Gharib, dans la même région, qui est conduite par un membre de la tribu des Doulaïmi, est sévèrement réprimée.Le 15 octobre, Saddam Hussein se fait reconduire à la tête de l’État, par référendum, pour un nouveau mandat de 7 ans, par 99,96 p. 100 des suffrages. Le 17, pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en 1979, une cérémonie d’investiture a lieu.Le 20 février 1996, les 2 gendres du président Hussein qui s’étaient réfugiés en Jordanie en août 1995 regagnent Bagdad après avoir reçu des assurances de la part du pouvoir irakien. Le 23, la télévision de Bagdad annonce le divorce des filles de Saddam Hussein avant d’informer de la mort des 2 transfuges repentis qui auraient été tués par des membres de leur famille.Le 24 mars, le parti Baas au pouvoir remporte les élections législatives.Vie économiqueEn 1990, après l’invasion du Koweït, l’Irak est confronté à des difficultés d’approvisionnement alimentaire en raison de l’embargo imposé par les Nations unies. Bagdad reprochait au Koweït de «casser» les prix du brut en dépassant le quota alloué par l’O.P.E.P. Saddam Hussein comptait essentiellement sur les revenus pétroliers pour financer son ambitieux programme de reconstruction.En 1991, la majorité des foyers est tombée au-dessous du seuil de pauvreté. Le 22 mars, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. assouplit l’embargo en permettant l’entrée dans le pays de produits «civils et humanitaires» et, le 15 août, il autorise l’Irak à reprendre partiellement ses exportations de pétrole afin d’acquérir des denrées de première nécessité. Le prélèvement destiné à financer les indemnités de guerre est fixé à 30 p. 100 des recettes pétrolières irakiennes.En 1992, les Nations unies confirment par 2 fois les sanctions en vigueur depuis l’été de 1990. Ces décisions sont motivées par le refus de l’Irak d’accepter une surveillance de son industrie d’armement par l’O.N.U., de renoncer à ses revendications territoriales sur le Koweït et de mettre fin à la répression contre les Kurdes et les chiites. L’Irak est plus particulièrement affecté par la décision de l’O.N.U., le 2 octobre, de saisir ses avoirs à l’étranger.En 1993, les négociations avec l’O.N.U. concernant la reprise des exportations de pétrole n’aboutissent pas. Le pays en exporte toutefois ouvertement vers la Jordanie et illégalement via la Turquie et l’Iran. La Jordanie est l’un de ses principaux fournisseurs de denrées alimentaires. Le gouvernement cherche à endiguer l’inflation en autorisant, le 8 novembre, l’importation de produits de consommation.En 1994, les prix des denrées et les quantités allouées dans le cadre de la politique de rationnement oscillent en fonction des espoirs, qui seront déçus, de levée des sanctions internationales.En 1995, après 4 années de sanctions, l’économie irakienne atteint un degré élevé de délabrement. Bagdad annonce sa volonté de confier au capital étranger la reconstruction de son industrie pétrolière lorsque l’embargo sera levé. L’objectif serait d’atteindre une production de 5 millions de barils par jour en l’an 2000, contre 3,8 millions avant la guerre du Golfe.L’année 1996 est marquée par la levée partielle de l’embargo pétrolier. La levée totale de l’embargo reste liée au respect par Bagdad des exigences de la résolution 687 d’avril 1991 sur le désarmement de l’Irak. Le niveau des prix dans le pays fluctue en fonction de l’avancée des négociations sur ce sujet.Relations internationalesLe 15 mars 1990, le journaliste britannique Farzad Bazoft est exécuté; il avait été condamné à mort pour «espionnage».Le 27 juillet, l’Irak et l’Iran imposent un revirement de politique à l’O.P.E.P., qui décide d’augmenter le prix minimal du baril et de plafonner sa production jusqu’à ce que celui-ci soit atteint.Le 2 août, des troupes irakiennes qui avaient été massées à la frontière depuis le 24 juillet envahissent le Koweït et occupent la capitale. Le Conseil de sécurité de l’O.N.U. demande «le retrait immédiat et inconditionnel» des forces irakiennes, et le 6 instaure le boycottage commercial, financier et militaire de l’Irak.Le 15 août, Saddam Hussein accepte la plupart des conditions mises par l’Iran à la signature d’un accord de paix entre les 2 pays.Le 25 août, l’O.N.U. autorise le recours à la force en cas de nécessité pour faire respecter l’embargo, ainsi transformé en blocus. Le 28, un décret irakien fait du Koweït une province de l’Irak. Le 30, le Conseil ministériel de la Ligue arabe, réuni au Caire, en l’absence de l’Irak, de la Jordanie, de l’O.L.P., du Soudan, du Yémen, de la Mauritanie, de l’Algérie et de la Tunisie, durcit sa position à l’égard de l’Irak, consacrant la division des pays arabes en 2 camps.Le 5 septembre, Saddam Hussein réitère son appel à la guerre sainte et exhorte les peuples égyptien et saoudien à se révolter contre leurs dirigeants. Le 14, à Koweït, des soldats irakiens pénètrent dans les résidences des ambassadeurs de France, de Belgique, des Pays-Bas et du Canada. Le 25, une résolution de l’O.N.U. étend au trafic aérien l’embargo imposé à l’Irak.Le 14 octobre, Bagdad et Téhéran rétablissent officiellement leurs relations diplomatiques, rompues en 1980.Le 29 novembre, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte, par 12 voix contre 2 (Cuba et le Yémen) et 1 abstention (la Chine), la résolution 678 qui autorise les États membres à «user de tous les moyens nécessaires» après le 15 janvier 1991 pour faire respecter les 11 précédentes résolutions relatives à la crise du Golfe.Le 7 décembre, l’Irak libère les quelque 3 000 étrangers encore retenus en otage.Au début de janvier 1991, les tentatives de médiation (États-Unis, O.N.U.) auprès de l’Irak échouent.Le 17 janvier, la coalition anti-irakienne engage l’opération Tempête du désert. Des objectifs militaires irakiens et koweïtiens sont la cible d’intenses bombardements et de tirs de missiles des forces aériennes américaine, britannique, française, koweïtienne et saoudienne ainsi que de la marine américaine. Le président des États-Unis George Bush affirme: «Notre objectif n’est pas la conquête de l’Irak. C’est la libération du Koweït [...]. Nous avons devant nous la chance de forger [...] un nouvel ordre mondial.»Le 18, l’Irak attaque Israël, avec des missiles de fabrication soviétique de type Scud, ainsi que l’Arabie Saoudite sans que les autorités israéliennes répondent.Le 20, des aviateurs prisonniers sont exhibés à la télévision irakienne. Bagdad annonce le 21 leur détention comme «boucliers humains» sur des sites stratégiques en Irak.Le 28, dans une interview à C.N.N., la seule chaîne de télévision autorisée à émettre depuis Bagdad, Saddam Hussein affirme qu’il serait prêt à utiliser des Scud dotés de têtes nucléaires, chimiques et biologiques.Le 7 février, l’Irak annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, l’Arabie Saoudite et l’Égypte. Le 13, le bombardement par l’aviation américaine d’un abri situé dans la périphérie de Bagdad cause la mort d’au moins 300 civils. Le 18, l’U.R.S.S. propose à l’Irak un plan de paix, accepté le 21 par Bagdad mais jugé insuffisant par les Alliés. Le 22, le président Bush donne à l’Irak jusqu’au lendemain midi pour entamer l’évacuation de ses troupes. Le 23, Moscou annonce que Bagdad a répondu positivement à une version plus contraignante du plan de paix soviétique, mais qui ne satisfait toutefois pas les Américains. Le 24, George Bush annonce le déclenchement de l’offensive terrestre. Appuyées par l’aviation de 9 pays et la marine de 4 pays alliés, les forces aéroterrestres de la vingtaine d’armées de terre coalisées franchissent la frontière saoudienne et avancent en direction de Koweït. Elles ne rencontrent qu’une très faible résistance, faisant prisonniers des milliers de soldats irakiens qui, pour la plupart, se rendent sans combattre et, le 27, elles pénètrent dans Koweït. Le 28, un cessez-le-feu provisoire s’établit sur le terrain. Les pertes humaines s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers de morts civils et militaires pour l’Irak, contre moins de 200 tués pour les coalisés. Le nombre de prisonniers irakiens est supérieur à 60 000 et le potentiel militaire du pays est détruit aux deux tiers.Le 3 avril, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. fixe les conditions d’un cessez-le-feu définitif dans le Golfe: destruction par l’Irak de toutes ses armes biologiques et chimiques ainsi que de tous ses missiles à moyenne et à longue portée, paiement des dommages de guerre au Koweït. L’acceptation irakienne, enregistrée par le Conseil de sécurité le 11, met un terme à la guerre du Golfe.Le 5 avril, l’O.N.U. vote une résolution qui «condamne la répression des populations civiles irakiennes», notamment kurdes, et demande à l’Irak de faciliter «un accès immédiat des organisations humanitaires internationales à tous ceux qui ont besoin d’assistance». Les premiers parachutages occidentaux de vivres et de matériel commencent le 7. Le 18, Bagdad signe un accord avec l’O.N.U. concernant l’installation de camps de réfugiés gérés par les Nations unies.Le 20 mai, le Conseil de sécurité crée un fonds de compensation alimenté par l’Irak et destiné à réparer les dommages de la guerre.Le 25 juin, les autorités irakiennes empêchent la commission spéciale de l’O.N.U. d’inspecter des installations nucléaires.Le 12 juillet, constatant que la situation humanitaire s’est améliorée dans la zone de sécurité créée pour permettre aux 2 millions de réfugiés kurdes de rentrer chez eux et bien que les négociations entre les Kurdes et le gouvernement irakien n’aient toujours pas abouti, les Alliés entament leur retrait, qui s’achèvera le 15. Près de 7 000 réfugiés sont morts au cours de l’exode, 10 000 – sur 400 000 – campent encore à la frontière turque et 500 000 – sur 1,5 million – à la frontière iranienne.Le 18 juillet, la ville de Sulaymaniyah passe sous le contrôle des peshmergas après de violents combats avec l’armée irakienne.Le 5 août, l’O.N.U. indique que l’Irak reconnaît qu’il a produit du plutonium en vue de la fabrication d’une bombe atomique et qu’il a engagé des recherches sur les armes bactériologiques.En septembre, Bagdad continue, malgré les mises en garde, de faire obstacle aux experts de l’O.N.U. chargés de contrôler la destruction des armes.Le 19 mai 1992, au Kurdistan irakien, se tiennent les premières élections libres organisées par le Front uni, formé en 1988, qui contrôle la région depuis le retrait de l’administration irakienne en octobre 1991. Le P.D.K. de Massoud Barzani obtient 44,5 p. 100 des suffrages, et l’U.P.K. de Jalal Talabani, 44,33 p. 100.Le 27 août, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France mettent en place une zone d’exclusion aérienne au sud du 32e parallèle, afin de protéger les populations chiites bombardées par l’aviation irakienne.À partir du 5 octobre, dans le nord de l’Irak, de violents affrontements opposent les peshmergas aux séparatistes kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K., marxiste-léniniste). Les peshmergas craignent que les actions terroristes du P.K.K. ne nuisent à la cause kurde. Le 6 novembre, à la suite de l’assaut lancé le 22 octobre par l’armée turque contre leur quartier général en Irak, les séparatistes concluent avec les peshmergas un accord prévoyant leur désarmement et leur transfert hors d’atteinte des troupes turques.Le 13 janvier 1993, les aviations américaine, britannique et française effectuent un raid dans le sud de l’Irak contre des installations militaires. Le 17, à la suite d’un nouveau refus de l’Irak de garantir la sécurité des vols de l’O.N.U. au-dessus de son territoire, les Américains bombardent un complexe industriel de la banlieue de Bagdad, présumé abriter des activités nucléaires. Le 18, l’aviation alliée participe à un nouveau raid aérien dans le sud du pays. Le 19, Saddam Hussein décrète un cessez-le-feu unilatéral et autorise la reprise des vols de l’O.N.U.Le 26 juin, les Américains bombardent le quartier général des services de renseignements à Bagdad. Bill Clinton, le nouveau président des États-Unis, invoque la «légitime défense» après la confirmation de la responsabilité du régime irakien dans la tentative d’attentat, déjouée à temps, contre l’ancien président Bush au Koweït au mois d’avril précédent.Le 18 avril 1994, à la suite de l’assassinat à Beyrouth d’un opposant irakien par des diplomates irakiens membres des services secrets, le Liban annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Irak.Au début du mois d’octobre, des mouvements de troupes en direction de la frontière koweïtienne provoquent une réaction immédiate des États-Unis qui décident de renforcer leurs troupes dans la région. Le 11, Bagdad annonce le retrait de ses militaires de la zone frontalière.Le 13 octobre, à l’issue de la visite à Bagdad du ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Kozyrev, l’Irak se déclare prêt à reconnaître la souveraineté du Koweït et le tracé des frontières fixé par l’O.N.U. au lendemain de la guerre du Golfe en contrepartie de la levée des sanctions internationales qui lui sont imposées.Le 15 octobre, une résolution de l’O.N.U. interdit à l’Irak de déployer des forces dans le sud de son territoire.Le 10 novembre, le Conseil de commandement de la révolution dirigé par Saddam Hussein reconnaît la souveraineté et l’intégrité du Koweït ainsi que ses frontières internationales. Il affirme la volonté de l’Irak de se conformer à toutes les résolutions de l’O.N.U. qui le concernent. Le 14, toutefois, l’O.N.U. reconduit les sanctions imposées à Bagdad, malgré l’opposition de la Russie, de la Chine et de la France.Le 6 janvier 1995, à l’occasion de la visite à Paris du vice-président irakien Tarek Aziz, la France annonce son intention d’ouvrir une «section d’intérêt» à Bagdad, sous pavillon roumain.Le 20 mars, l’armée turque lance une vaste opération dans le nord du territoire irakien contre les bases arrière du P.K.K. situées dans la zone d’exclusion instaurée en 1991 par la coalition anti-irakienne en vue de protéger les populations kurdes des exactions du régime de Bagdad. Les réactions irakiennes et internationales restent modérées.Le 14 avril, l’O.N.U. adopte, à des fins humanitaires, une résolution qui prévoit d’augmenter le montant autorisé des exportations de pétrole irakien en vue de fournir des produits de première nécessité à la population. Le 16, Bagdad, qui exige la levée complète de l’embargo, rejette cet assouplissement des sanctions.Le 4 mai, Ankara annonce la fin de son opération antikurde dans le nord de l’Irak.Le 8 août, à la suite d’une longue série de limogeages et de passages dans l’opposition de proches du chef de l’État, 2 gendres de Saddam Hussein et leur famille se réfugient en Jordanie qui leur accorde l’asile politique. Amman rompt à cette occasion avec les positions pro-irakiennes qu’il avait adoptées durant la guerre du Golfe. L’un des fugitifs, le général Hussein Kamel Hassan, était ministre de l’Industrie et responsable du programme d’industrialisation militaire. Le 13, Bagdad invite la Commission spéciale de l’O.N.U. chargée du désarmement de l’Irak et l’A.I.E.A. à venir recueillir des informations sur les programmes d’armement irakiens que le général Hassan aurait jusque-là dissimulées.Le 20 mai 1996, l’Irak signe avec l’O.N.U. un mémorandum d’accord relatif à l’application de la résolution 986 d’avril 1995 qui prévoit une levée partielle de l’embargo pétrolier, pour l’équivalent de 2 milliards de dollars et pour une période de 6 mois renouvelable, en vue de subvenir aux besoins essentiels de la population en nourriture et en médicaments.Le 17 août, après 11 mois de trêve, les combats reprennent entre les 2 factions kurdes rivales dans le nord du pays. Le 23, l’U.P.K. pro-iranien de Jalal Talabani et le P.D.K. pro-irakien de Massoud Barzani signent un cessez-le-feu sous l’égide des États-Unis. Le 31, le P.D.K., aidé par l’armée irakienne, lance une offensive en direction d’Erbil, principale ville du Kurdistan irakien située dans la zone d’exclusion aérienne surveillée depuis avril 1991 par une force multinationale.En réaction, les 3 et 4 septembre, les États-Unis bombardent des installations militaires près de Bagdad et dans le sud du pays. De plus, Washington annonce l’extension du 32e au 33e parallèle de la zone d’exclusion créée en août 1992 dans le sud de l’Irak. Paris, qui participe à la surveillance aérienne du territoire irakien, refuse de s’aligner sur la décision américaine.Le 9 septembre, le P.D.K. conquiert Sulaymanyah, ce qui permet à Bagdad de contrôler l’ensemble du Kurdistan. Le chef de l’U.P.K. se réfugie en Iran. Les 11 et 12, l’Irak tire des missiles contre des avions américains qui patrouillent à l’intérieur des zones d’exclusion aérienne que Saddam Hussein a demandé à son armée de ne plus respecter. Le 13, Bagdad annonce la suspension de ses attaques. Le 15, les États-Unis commencent à évacuer les quelque 2 500 collaborateurs kurdes qu’ils comptaient dans le nord du pays. Après avoir déclaré, le 8, ne plus vouloir intervenir dans la «guerre civile» interkurde, le président Bill Clinton affirme, le 16, qu’il ne recherche «aucun affrontement avec Saddam Hussein», mais qu’il souhaite seulement «limiter sa capacité à menacer ses voisins».Le 25 novembre, Bagdad annonce qu’il accepte «toutes les conditions» relatives à la mise en œuvre du dispositif «pétrole contre nourriture». Celui-ci entre en vigueur le 10 décembre.Le 27 décembre, la France se retire du nouveau dispositif de surveillance du Kurdistan irakien, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 1997.
Encyclopédie Universelle. 2012.